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Connaissez-vous  cette ville mystérieuse et mystique, si énigmatique et paradoxale, si riche, moderne et pauvre ?

Cette ville, c'est Markala. Markala de Djamananbougou et de Kirango, coincée entre ses deux ponts, l'un sur le canal de Tio (en venant de Ségou) et l'autre sur le fleuve Niger (en partance vers Niono).

Deux  ponts qui se regardent mais qui ne se voient pas, qui s'entendent mais qui  ne se parlent pas,  qui sont voisins mais qui sont si jaloux et se moquent l'un de l'autre, qui sont les mêmes parce qu'ils sont ponts mais très différents l'un de l'autre.

Tous ces deux réclament Markala et y donnent accès. L'un lui donne sa simplicité, son image pauvre  et l'autre  lui confère sa difficulté à une ville déjà difficile, sa richesse et laisse croire que la ville est riche par son fleuve et son contenu, ses terres  et ceux qui s'y poussent, sa modernité  par un hôpital (cela est d'autant plus vrai pour un pays qui en compte très peu), et par un lycée  vieux et très connu par la qualité de sa formation.

C'est ça  Markala du pont court et banal sur le canal de Tio, où se terminent les vies (cimetière) à la décente lorsqu'on arrive de Ségou  et plus loin sous les caïlcédrats où on sent à peine les choses entrain d'évoluer, où la ville se confond finalement à un gros village…

C'est ça Markala du pont (barrage) long, géant et très complexe sur le fleuve Niger, où commence justement une vie, celle de l'office du Niger, où on sent une ville pêcheuse, où bougent les choses (l'agriculture, la pêche...).

Peut être que, au fond, les contradictions explosent parce que c'est justement Markala. La voici donc cette cité séduisante  par ses deux ponts, ambitieuse par sa pêche, dynamique par son usine en construction, orgueilleuse par son Kalao(night club), ostentatoire par son hôpital, et excessive par sa cherté …La voici, Markala, brillante par l'huile  des « tinainis »  (sardines de l'eau douce) vachement menacées par les pêches aveugles.

Par TEMBELY Modibo