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L'IPO de Facebook ou une leçon oubliée du marché boursier : The Beauty Contests de Keynes.

L'introduction en bourse de Facebook le réseau social aux 900 millions et poussières d'abonnés, le 18 mai 2012 a défrayé la chronique. Les investisseurs et la presse spécialisée attendaient de pieds fermes, cette introduction en fanfare de la société de Mark  Zuckerberg. Même si cette introduction a été émaillée de quelques petits soucis techniques du côté de la plate-forme électronique NASDAQ, n'empêche que l'opération a été une des plus grosses réussites d'introduction boursière aux Etats-Unis et dans le monde en permettant de lever 16 milliards de dollars. Une bagatelle somme pour la société Facebook, et incontestablement un Success Story rappelant les années "folles" de la bulle internet.

 

Cette belle réussite n'aura été malheureusement pour Facebook que d'une courte durée. Une très courte durée. En effet, dès la première journée de cotation les Banquiers chargées de l'opération d'introduction autrement dit les fameux syndicats ont dût soutenir à bout de bras l'action du Réseau Social (pour qu'elle puisse clôturer tout juste au-dessus de son prix de lancement) qui venait d'être introduite en fanfare donc. Et là, malheureusement ce n'était qu'un début pour l'action de Facebook. Car elle n'a cessé de plonger depuis entrainant de passage une perte estimée à environ 4,6 milliards de dollars pour les investisseurs. Une perte immense donc dans ce contexte de crise. Dès lors, les commentaires ont fusé de partout et dans tous les sens. Certains parlent d'une estimation excessive de la valeur de la société Facebook qui ne trouve point de justification au regard des fondamentaux et du modèle économique de la Société de Mark Zuckerberg. Alors, on a envie de se poser la question : à quoi servent véritablement tous les modèles complexes de valorisation des sociétés ? Comment expliquer sachant cela, la ruée constatée vers l'action de Facebook au moment de son IPO ? Des éclairages s'imposent et bien malin est celui qui saura expliquer "rationnellement" ces genres de comportement sur les marchés Financiers (Stock Markets) tant ces marchés ne sont pas efficients (et là dommage que de nos jours nombre de nos modèles soient encore basés sur ce postulat illusoire, utopique et pieux), et tant les agents sur ces marchés ont des comportements loufoques.

 

Mais, tentons tout de même d'esquisser des réponses dans ce sens au risque de nous ridiculiser davantage. Et comme on en a l'habitude sur ce blog, allons-y donc en essayant de se souvenir de l'un des plus grands économistes qui ont marqué leur temps. Si vous ne voyez pas encore, ajoutons le fait que, au-delà d'être économiste, il était aussi investisseur tout chose qui nous aidera par la suite dans notre argumentaire. Toujours pas ? Et ben, je parle bien sûr de Sir John Maynard Keynes, l'auteur du célèbre traité intitulé "The General Theory of Employment, Interest and Money". Oui, je parle de cet important auteur en économie qui signe son retour avec la crise, notamment de sa théorie sur les marchés financiers (Stock Markets) qui reste encore on va voir vrai en faisant référence au cas de Facebook. Cette théorie est une caractéristique importante du marché boursier. C'est ce qu'il a appelé en ces termes "the Beauty Contests" par analogie à une pratique de la presse londonienne au début des années 1900. Bref, la suite est connue. Ce qui nous intéresse ici, c'est ce que nous enseigne Keynes à travers "Beauty Contests" du Stock Market. C'est le fait que la ruée vers une action quelconque comme ce fut le cas de Facebook comme on l'a souligné plus haut, ne dépend pas juste de la croissance de ses gains futurs "earnings growth", mais aussi lourdement sur le fait de savoir si la croissance de ces gains va dépasser celle attendue par les autres investisseurs. En somme, le prix d'un titre dépend de représentations et d'anticipations des investisseurs qu'autres choses. Cet enseignement vieux comme le traité de Keynes est plus que jamais d'actualité sur le marché boursier. C'est bien sûr le cas d'école de Facebook. C'est à dire que nous sommes entrain de voir que les investisseurs ne fondent pas leur jugement d'achat sur ce qu'est pour eux la valeur réelle "fundamental value" autrement dit la valeur intrinsèque d'un titre (concept théorique qui est sensée reflétée les perspectives de croissance de l'entreprise, les attentes sur son résultat et sur le marché dans lequel elle évolue, etc.) mais plutôt sur la perception qu'en ont ces investisseurs sur le marché en devinant sur ce que pensent les autres investisseurs du titre. Et ce faisant le prix d'un titre va être tributaire d'un mécanisme auto-référent (référence sur soi-même) fondé sur le raisonnement des autres investisseurs (sur ce que chacun pense que les autres pensent que les autres pensent ad infinitum). Gare donc à l'investisseur, si la psychologie de masse se trompe comme ça vient d'être le cas sur l'action Facebook qui n'a pas encore fini son dévissage.

 

 

Par TEMBELY MODIBO



08/08/2012
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