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De l'esprit du régime politique dans son idéal à la cacophonie au sommet de l’État

Au regard de la cacophonie constatée au sommet de l’État Malien due aux divergences politique et d’approche du couple Exécutif formé par le Président par Intérim, Pr. Dioncounda TRAORE et le Premier Ministre « de pleins pouvoirs », Dr. Cheick Modibo DIARRA, une analyse claire s’impose afin d’expliquer cet état de fait qui aurait pu être dépassé par les deux hommes vu même la situation critique du Pays.


La règle


Le régime politique en vigueur au MALI, en l’occurrence le régime semi-présidentiel veut que le Président dispose d'une majorité au Parlement, majorité à laquelle le Premier est sensé appartenir. Ce d'une part pour la stabilité du Gouvernement qui doit bénéficier de la confiance du Parlement pour pouvoir sereinement exercer ; et d'autre part pour éviter une certaine cohabitation qui exposerait au grand jour les divergences politique et surtout d'approche du couple Exécutif formé par le Président et le Premier Ministre.


Si le calendrier des élections présidentielles et législatives s'inscrit à priori dans cet esprit du modèle de régime politique au MALI dans son idéal, en permettant d'abord d’élire le Président de la République pour qu'il soit connu et qu'ensuite l'électorat puisse lui donner le moyen politique d'exécuter le programme qui a permis son élection en lui accordant une majorité confortable lors des élections législatives qui suivent, faudrait-il encore que le Président soit élu. Puisque, comme le permet la constitution et comme c'est le cas actuellement au MALI le Président par intérim, qui est donc par définition un Président par défaut, n'est pas élu. De surcroît, l'idéal du régime politique en vigueur n'opère plus.

 

L’exception

 

Surtout, si la période intérimaire dépasse la limite constitutionnelle maximale c'est à dire 40 jours. Il faut dire que le problème n’est pas la transition. Car à priori, l’esprit du modèle de régime dans son idéal aurait voulu même que le Premier Ministre qu’hérite le Président par intérim soit issu de la majorité parlementaire que ce dernier est lui-même sensé provenir.

 

Mais au MALI, les choses ne se sont pas inscrites dans cet idéal. Et ça remonte au Président démocratiquement élu qui a été déchu avec le coup d’état militaire du 22 mars 2012. Ce dernier avait été élu sans bannière de formation politique. Donc, en conséquence il a dû composer avec une majorité qui n’était pas la sienne dans le cadre d’un certain consensus dit national. On ne peut pas dire moins de son dernier Premier Ministre.

 

Après des efforts diplomatiques inlassables à coup de pressions et sanctions, les auteurs du putsch ont dû accepter le retour à l’ordre constitutionnel. Ce qui a débouché à la nomination d’un Premier Ministre « de pleins pouvoirs » Dr. Cheick Modibo DIARRA, et d’un Président par intérim qui est revenu de plein droit au Président de l’Assemblée Nationale, Pr. Dioncounda TRAORE. Ce dernier a dû composer avec un Premier Ministre qui n’est pas issu de la majorité parlementaire et qui plus est un Premier Ministre « de pleins pouvoirs ». Autant, dire que les deux hommes sont de formations politiques différentes aux différentes idéologies et projets politiques. Donc une cohabitation d’hommes, d’idéologies, et de projets politiques au sommet de l’État avec un Président par intérim au passif politique lourd, et un Premier Ministre de « pleins pouvoirs » plutôt technocrate sans aucun passif coté politique. Voilà, pour l'explication des divergences politique et d'approche de ces deux hommes du couple Exécutif qui a conduit à une dichotomie pour ne pas dire une cacophonie visible au sommet de l’État Malien au cours de cette transition. Toute chose ayant connu son paroxysme au moment du début des négociations devant rassembler à Ouagadougou les autorités maliennes et les groupes rebelles et djihadistes, lorsque le Premier Ministre de « pleins pouvoirs », Dr. Cheick Modibo DIARRA, a dit par le biais de son Chef de Cabinet que les représentants maliens à ces négociations sont de Bamako et non du Gouvernement Malien.


L'exception confirme la règle


Mais, est-ce pour autant indépassables même si expliquées par ailleurs ces divergences que l'on a tantôt qualifiées de politique et d'approche surtout dans la situation actuelle du MALI où l'existence même de l’État est compromise ? Je crois que la réponse est NON.  L'Un et l'Autre d’ailleurs investis de la mission historique de recouvrement de l’intégrité territoriale, pouvaient et devraient taire leurs divergences quelles qu’en soit d’ailleurs la nature en accordant leurs violons afin de travailler comme en temps normal où l’esprit du modèle de régime opère dans son idéal, pour une transition apaisée et stable. Cela n'a pas été le cas, et c'est déplorable. Ça l'est davantage avec le départ forcé et barbare du Premier Ministre « de pleins pouvoirs », Dr. Cheick Modibo DIARRA que le Président par Intérim, Pr. Dioncounda TRAORE, a semblé cautionné.

 

 

Par TEMBELY Modibo



10/01/2013
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